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De Paris à Den Helder (Pays-Bas) en tandem


Mercredi 8 août 2007 : Equihen Plage -> Boulogne sur Mer -> Tournehem sur la Hem


COMPTEUR
DST : 54.81 km
TPS : 3h10
MOY : 17.29 km/h
MAX : 48.38 km/h
TOT : 366.4 km
Nuit difficile pour moi, on glisse sur le côté et j’ai super mal au dos car j’ai compensé la déclinaison toute la nuit.
Il doit être 5h environ quand je commence vraiment à souffrir. LN prend toute la place, je suis moitié par terre...grrr...
6h30 : pluie. Je sors en catastrophe rentrer le linge qui essaye de sécher. La grasse mat commence bien. Difficile de se rendormir avec la pluie. LN se réveille, me masse un peu, on traîne un peu, 8h30 le réveil sonne... on l’éteint et on reste « au lit ». Quelques minutes plus tard c’est le klaxon de la camionnette du boulanger qui passe dans toutes les allées de cet immense camping...grrr... Le temps est maussade, on traîne donc plutôt que de se speeder pour aller se balader à pied. On quitte finalement le camping vers midi et on attaque direct par beaucoup de montées (descendues hier pour rejoindre la plage). D’ailleurs on parle toujours des montées mais très peu des descentes, je vais essayer d’y remédier. J’en profite pour vous dire que si sur le « compteur » de chaque page je met la vitesse maxi, ce n’est pas parce qu’on est des grands sportifs, c’est pour vous donner une petite indication du relief de l’étape. Il n’y a pas de grande descente sans grande montée... et donc une grosse pointe = joli relief.

Vue sur la baie de Boulogne sur Mer Vue sur la baie de Boulogne sur Mer Les vaches aussi ont une vue sympa

On suit la côte et rejoignons Boulogne sur Mer. Le tandem craque de plus en plus au niveau du pédalier (à priori arrière), pas très rassurant mais pas critique non plus. On poursuit un peu la côte... par une méga côte :) qui nous offrira une superbe vue sur la baie de Boulogne. On enchaîne ensuite par un début de traversée en diagonale (Nord-Est) qui nous fera rejoindre la mer du nord vers Nieuwpoort en Belgique.

Notre premier panneau d'indication de la Route de la Mer du Nord (LF1) On tombe nez à nez dans un bled archi paumé avec un magasin de vélo. Rassurant, la vitrine est bourrée de super vélos neufs, on a bon espoir pour trouver un mec au courant des problèmes et solutions du type de pédalier que nous avons. Par contre c’est fermé entre midi et deux et il est 13h15... Pas grave, il y a un petit coin accueillant pour déjeuner juste à côté. On a un banc avec un vrai dossier (celui d’hier n’était pas top). Jambon cru, blé (ébly) précuit à la tomate, compote, petis beurres... avec le café, pris aujourd’hui dans le port de yaourt en carton conservé d’hier. En effet le café dans le bol gras du blé/tomate, c’est pas top. La boutique réouvre mais premier mauvais point, le vendeur à de la bedaine ! Ca n’a l’air de rien mais vous verrez, généralement tous les proprios de petites boutiques de cycles sont des passionnés... et qui font beaucoup de vélo... enfin bref, on lui demande de venir voir, il jette un petit coup d’œil rapide et dit avec aplomb « cherchez pas, c’est le roulement du boîtier de pédalier, il est mort ! J’ai eu le même problème avec le vélo d’un client il n’y a pas longtemps, Shimano l’a échangé... » Je sens le commercial à plein nez qui veut nous refourguer direct un roulement neuf, mais non, même pas car il n’a pas la pièce en stock. Il peut éventuellement nous la commander « chez Shimano » et l’avoir d’ici 3 ou 4 jours. Là-dessus, on s’assure que ce n’est pas trop grave et que ça ne risque pas d’abîmer d’autres composants du vélo et on repart sans lui dire que ce type de roulement c’est un FSA et qu’ils n’en font pas des comme ça chez Shimano pour ne pas le vexer :-) Peut-être qu’il a raison pour la nécessité de son changement mais on va demander une seconde expertise avant !
On poursuit notre route via des méandres et des belles montées qui font transpirer... on se caille aussi bien comme il faut dans les super longues descentes qui vont avec. On recharge plusieurs fois en eau dans les cimetières et on appelle mes parents pour qu’ils nous trouvent le numéro de téléphone du vendeur de notre tandem. On poursuit un peu notre « demi-journée » de vélo puis on appelle Vélo Transatlantique et explique notre problème. On commence à démonter le pédalier sur le bord de la route pendant qu’il nous rassure « heu non, un roulement comme ça il ne peut pas être mort au bout de 700 km » (nb de km total du tandem). On bloque sur la sortie de la deuxième partie du pédalier, on prend néanmoins les instructions pour démonter le roulement, le nettoyer et bien le resserrer. On rappellera si ça n’est pas réglé pour envisager d’autres solutions.
On nettoie ce qu’on peut, galère bien comme il faut pour le remontage car il faut tout synchroniser : les 2 manivelles arrière, la chaîne de liaison (même nombre de dents en haut et en bas) et le pédalier avant. Le tout en desserrant l’excentrique car sinon la chaîne est trop tendue et empêche la remise en place du pédalier arrière... c’est pas simple à expliquer sans schéma d’ailleurs... enfin bref on y passe un moment.
On discute un moment également avec un cycliste qui s’est arrêté du tandem, de la Belgique, de la météo... c’est toujours agréable ces petites rencontres !
On s’aperçoit qu’on répare pile en face d’un camping mais on a 3 blocages pour y aller :
- Ça fait déjà pas mal de nuits d’affilée dans un camping et on a envie de changement
- On trimbale 5 kilos de flotte pour le bivouac depuis plusieurs kilomètres déjà
- On veut faire un peu de route pour voir si notre réparation digne d’une bidouille informatique (on démonte, on souffle, on remonte = règle 90% des problèmes) fonctionne.
Bivouac dans les champs On fait donc 1 kilomètre, ça ne craque plus, mais c’est un peu court pour s’avouer gagnants !. On trouve un petit coin accueillant entre 2 champs pour planter la tente.
On fait ça rapidos, LN est naze, il fait un peu frais. Pas de grande toilette ni de lessive ce soir... on n’a pas trop transpiré :)) on est surtout trop fatigués par cette « demi étape » de presque 54 km !
On dine rapidement, en regardant des petits lapins qui font des allers-retours entre les 2 champs. C’est sympa, on est comme 2 gamins à regarder leurs oreilles bouger ! On se régale de petits riens. C’est toute la raison de ce type de vacances. Beaucoup ne comprennent pas « mais pourquoi galérer sur un vélo ? » Parce que ce moyen de transport discret et silencieux permet de (re)découvrir toutes ces petites choses qu’on ne peut pas voir autrement. Allez bivouaquer entre 2 champs avec une grosse berline. Idem pour les discussions improvisées avec les personnes croisées à droite à gauche, le coup d’œil dans la cour d’une maison, le jardin, les bébêtes qu’on surprend un peu partout, et tous ces petits trucs atypiques de notre vie quotidienne. Bref tout ce qui est très difficile à 130 km/h sur une autoroute.
On aurait pu planifier à l’avance les quelques endroits qu’on voulait voir et visiter en détail et s’y rendre en voiture... mais comme le dit Paulo Coelho : « Quand on voyage vers un objectif, il est très important de prêter attention au chemin. C’est toujours le chemin qui nous enseigne la meilleure façon d’y parvenir, et il nous enrichit à mesure que nous le parcourons. »
D’ailleurs ce voyage est finalement quelque peu initiatique pour nous car l’objectif est le point de départ. Nous partons de Paris et retournons à Paris. Le but est peut-être inconsciemment de revenir avec une autre vision, d’apprendre entre temps que la vie parisienne n’est pas la seule, qu’il y a d’autres choses ailleurs, d’autres gens, qui pensent différemment, qui vivent différemment... mais je mégare...

Bref on regarde nos lapins... et on s’endort !