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Tour d'Angleterre en tandem - été 2010


Jour 18 – Mardi 27 juillet : Canton -> Northwich


COMPTEUR
DST : 102.92 km
TPS : 5h44
MOY : 17.9 km/h
MAX : 48.7 km/h
TOT : 1204.77 km

Mégalopole à traverser La nuit a été… chaude. Avec les chaussettes étanches pour dormir c’est un peu too much. Aujourd’hui de nouveau une grosse journée. On veut traverser l’espèce de conglomérat Liverpool-Manchester afin d’avoir une chance de trouver un lieu de bivouac juste après. Il ne faut pas trop s’attendre à trouver des coins accueillants ni des campings en pleine zone urbaine.
Ca s’annonce un peu délicat (il y a des kilomètres et en ville on avance moins vite) mais ça se tente.
Départ 8h, et comme hier, 15 minutes après il se met à pleuvoir. La fameuse pluie ultra légère qui hésite entre l’humidité ambiante et les goutes mais qui au niveau bilan mouille plus qu’elle ne sèche avec le vent généré par notre avancée. On entame donc une grosse demi-journée à jouer au poncho-yoyo. Arrêt, retrait du casque, sortir et enfiler le poncho, casque, on repart… 10 minutes après on transpire dessous et il ne pleut plus. Nouvel arrêt et on fait la même gymnastique à l’envers.
Finalement le temps s’éclaircit et nous permet de retirer aussi les pantalons de pluie et surchaussures. Les 5 minutes de l’opération suffisent à ce qu’il se remette à pleuvoir… ça finit par être frustrant. On avance malgré tout plutôt bien et on traverse Lancaster, Preston puis Wigam sans encombre. Beaucoup de 2x2 voies, ronds-points, feux, ça prend du temps pour pas grand-chose mais de toute façon ça n’était pas trop évitable vue l’étendue de ce regroupement de villes.
On a des plans pas trop mal détaillés (Google Maps imprimés avant le départ) et on a révisé hier soir et fléché le trajet idéal. La coopération carte à l’arrière et GPS à l’avant fonctionne à plein et plutôt bien.
A midi vu le temps on s’oriente vers un pub qui fait une cuisine très bonne. Soupe, assiette viande et légumes, ça permet aussi de prendre des vitamines & Co qu’on n’a pas forcément dans notre alimentation hautement lyophilisée. La proprio me fait goûter quelques bières afin que j’en trouve une à mon goût, c’est sympa.
Je découvre aussi l’efficacité des chaussettes waterproof. Je sentais bien ce matin que ça faisait flic floc (« spouitch » plutôt d’ailleurs) dans mes chaussures mais sans trop ressentir l’humidité. Dans le resto je retire mes chaussures et découvre que l’extérieur des chaussettes est bien trempé, limite à essorer, mais à l’intérieur c’est sec, cool !

Ambiance de pub Ils mangent mal les anglais, tsss, n'écoutez pas ce qui ce dit et dégustez la cuisine des bons pubs 15h31 - le soleil ! Enfin !

On repart un peu tard et il reste pas mal de route. Au moins c’est relativement plat aujourd’hui. Le temps s’éclaircit également et on aperçoit à 15h31 le soleil qu’on n’avait pas revu depuis la sortie d’Edimbourg. 5 jours de ciel gris uniforme, là encore ça me rappelle des expériences bretonnes.
On commence à masteriser les ronds-points, changements de file et compagnie. On évite les pistes cyclables qui sont du même niveau qu’en France, des petits morceaux sans queue ni tête et qui s’arrêtent à la moindre complication (carrefour, changement de direction, manque de place…) sans compter les bordures tous les 30m. Là encore c’est bien plus « safe » au milieu du trafic routier.
J’aime bien rouler comme ça, ça me rappelle Paris que je trouve tout à fait praticable à vélo à partir du moment où tu te considères comme une voiture. Tu roules un peu au milieu (idéalement à 1/3 pour prendre suffisamment de place pour être bien vu mais pas totalement au milieu pour pas faire « j’abuse et je bloque le passage » ce qui amène à se faire klaxonner), tu t’imposes et tu roules avec à l’esprit « moi aussi j’ai le droit d’exister » et « et si à la place de mon vélo j’avais pris mon tracteur ça serait pareil ». Si tu te ranges trop sur le côté et que tu roules comme une mamie, tout discrètement sur le bord, la peur au ventre, là les voitures ne te voient plus, ne veulent plus te voir, s’en foutent totalement et je trouve que c’est là que ça devient dangereux.
Bref le temps et les kilomètres passent et il reste encore de la ville à traverser. Un petit arrêt dans un centre commercial pour prendre de l’eau et on poursuit direction Northwich. On galère pour trouver un lieu de bivouac. Ici tout est clôturé, champ fermé, barbelés, golf, propriété privée « keep out ». On finit par se poser dans un champ fermé mais avec un accès un peu plus ouvert via un petit étang, on prend le droit quoi :)
Plus de 100 km, Hélène est morte, en fait ça pédale « mou » depuis 15 km déjà je le ressens dans le pédalier quand ça monte un peu. Néanmoins le soleil est de retour et c’est agréable de sentir sa chaleur sur nos peaux flétries par l’humidité… et aussi pratique pour sécher les fringues !
Lieu du bivouac de ce soir Le bilan du test des chaussettes est plutôt positif, j’ai donc bien pris l’eau toute la journée par les cales mais ait néanmoins les pieds relativement secs, tous les systèmes étanches/respirants ont leur limite et on a du mal à savoir si c’est la transpiration qui s’évacue mal ou si c’est l’eau qui rentre de l’extérieur. En tout cas on a les pieds au chaud, et à priori ça fonctionne tant qu’on protège le haut des chaussettes pour éviter toute infiltration d’eau à l’intérieur par capillarité.
On voit passer une formation d’oies en réflexion sur leur migration et on profite des coins coins des canards de l’étang d’à côté, mais déjà la fatigue nous emporte.