Dimanche 16 août 2009 : Trévoux->Lyon->Condrieu
COMPTEUR
DST : 75.49 km
TPS : 4h16
MOY : 17.66 km/h
MAX : 39.07 km/h
TOT : 734 km
Nuit moyenne sans trop de raison. Tout est calme. Réveil comme d’hab et le temps est très vite très clair. Dans les champs c’est plus dégagé et le soleil est donc visible plus tôt. Pliage rapide, c’est presque sec ce matin et il y a peu de rosée.
Direction Lyon. On commence à avoir des cartes précises avec pistes cyclables mais la réalité est un peu moins rose. Dans le centre tout va bien, on en profite d’ailleurs pour faire un petit stop au marché acheter quelques trucs pour le déjeuner. On poursuit selon notre plan, se plante un peu car c’est pas super indiqué et qu’il est difficile d’évaluer les distances quand on change de type de cartes.
La sortie de Lyon par le sud est par contre beaucoup plus drôle, je serai même tenté de dire comique, non plutôt cosmique !
Nous arrivons nez à nez avec la barrière d’entrée dans la zone portuaire... qui est fermée. Ah... bon tant pis on va prendre l’autre route... ah non en fait c’est l’entrée sur le périphérique... ah mais comment on fait alors ???
On approche de la barrière du port pour aller parler avec le vigile qui garde l’entrée. Il nous explique qu’il y avait bien une piste cyclable ici, mais qu’elle a été supprimée et que de toute façon, la zone est fermée le week-end : on pourrait bien rentrer ici, mais tout à l’autre bout, là où on est censé ressortir il y a une méga barrière totalement infranchissable.
Il nous explique un peu comment on pourrait contourner, je prends des notes, ça a l’air très compliqué... finalement un de ses collègues arrive et le relève au poste d’entrée, il prend alors sa voiture et va gentiment nous ouvrir à l’autre bout 1 km plus loin.
Sortis du port on pense avoir fait le plus dur... mais non, car la bonne blague c’est qu’une fois là, pour rejoindre le chemin qui suit le Rhône (qui est censé être la suite de la piste cyclable), il faut prendre un bout... de périph !!! Là encore ça se goupille pas trop mal car la bretelle d’entrée sur le périph est bien longue et commune avec la bretelle de sortie qu’on doit prendre, donc on n’est pas non plus trop à côté des voitures qui roulent comme des malades.
Tout ça pour finalement se retrouver sur un pauvre chemin tout pourri, caillaisseux et bien casse gueule !!!
Au bout d’un kilomètre de ce traitement derrière les raffineries on n’en peut plus et on abdique : on va prendre la prochaine route à gauche et normalement il y a ensuite une route sur notre droite qui passe dans les raffineries mais qui est censée être bitumée.
Mouhaha, elle n’existe pas cette route, c’est une voie privée, à l’intérieur des raffineries. Mais ça on le découvre trop tard, au moment où notre route à droite se révèle être la bretelle d’entrée sur une 2x2. Ah non pardon, une 2x3 voies !
Tiens, un panneau bleu foncé, ah un autre... putain ! Sans le moindre avertissement on est... sur l’autoroute !!!!!!!!! Rhhhaaa mais c’est n’importe quoi !
On fait quelques centaines de mètres en cherchant quoi faire. On ne se fait klaxonner qu’une seule fois, étonnant. On roule au ras à droite de la bande d’arrêt d’urgence mais quand même c’est assez flippant. On hurle notre colère contre ces aménagements de merde (désolé pour la vulgarité), c’est pas croyable.
On passe devant un panneau « pour votre sécurité cette autoroute est sous surveillance vidéo » et on imagine le mec devant ses écrans de contrôle, les yeux écarquillés, qui nous voit passer. On se voit mal imaginer au péage « pour un tandem et une remorque, c’est combien ? ». Par contre on imagine très bien les flics qui vont débarquer dans 5 minutes pour nous interpeller, il est donc temps d’agir.
On remarque un pont qui passe au dessus de l’autoroute, on part donc dans le fossé, démonte la remorque car ça monte quelque chose comme à 100% facile (1 m à l’horizontale = 1 m à la verticale) et on pousse de toutes nos forces le tandem puis la remorque pour remonter sur l’autre route et sortir enfin de ce piège meurtrier :-)
Après cette petite frayeur et ces trajets pourris et bifurcations inutiles il est bien tard et il fait bien chaud. On choisit la sagesse : traverser le Rhône et trouver une route normale plutôt que de continuer à errer autour de l’autoroute en quête d’un chemin de halage ou d’une voie acceptable pour les vélos.
Direction Givry via une départementale pas plate, puis Givors. Le soleil tape et on manque d’eau. Que dalle ! Le cimetière est encore plus en hauteur donc on passe et on erre quelques km en quête d’inspiration on trouve un coin pique nique avec des toilettes... sans eau. Puis un gymnase... fermé de partout et sans aucun robinet. Par contre il y a un collège à côté et j’aperçois un robinet de l’autre côté du grillage. Je fais un peu le tour, trouve une grille franchissable et fait le mur à l’envers... rentrer en effraction dans un collège, c’est pas tous les jours ! Je remplis les 4 bidons et fait un tour plus complet pour sortir. J’aperçois une voiture, les portes ouvertes... il y a donc quelqu’un, donc probablement une grille ouverte pour ressortir plus facilement. J’essaye les différents portails, tous fermés.
Je reviens sur mes pas et aperçoit une dame qui sort d’un logement de fonction. Avant de me faire prendre je vais directement vers elle, lui explique que je viens en paix et même si ce n’est pas avec le sourire aux lèvres elle m’ouvre un portail, je ressors donc sans avoir besoin de faire de l’escalade, chose toujours agréable avec les chaussures de vélo à cales métalliques.
On repart donc en quête cette fois d’un lieu pour pique niquer. Là encore, galère ! Le soleil cogne maintenant très fort et il n’y a strictement nulle part où se poser à l’ombre 2/3 heures tranquilles.
On atterrit vers 13h et après 56 km, un peu par hasard et après une bonne grimpette, au pied d’une église dans un petit jardin à l’ombre d’un noisetier. On ne va pas faire les difficiles, ça sera très bien.
Pain de mie, confit de tomates frais, jambon blanc aux herbes, chèvre bien sec, nectarine... les produits du marché de ce matin sont fort appréciés.
Allez, sieste !
Le temps se couvre un peu et il y a un peu de vent, c’est très appréciable.
Quelques goutes sonnent le départ vers 15h45. On rejoint notre route principale (une nationale), puis finalement trouve une petite route plus calme le long du Rhône.
On s’arrête recharger en eau (le déjeuner ça consomme) et avant qu’Hélène ne revienne, une violente pluie s’abat alors que le soleil persiste ! Atypique pour nous. On se pose du coup quelques minutes à l’abri mais le tandem et les selles prennent l’eau. Pas grave, ça rafraîchit car il fait quand même plus de 30°C. On repart sous un ciel tout aussi bizarre : menaçant... et ensoleillé !
On poursuit en direction de Condrieu, la piste est moins sympa mais praticable. Soudain méga pluie. On sort les ponchos pour découvrir une sensation nouvelle, probablement courante pour les thaïlandais, mais totalement nouvelle pour nous : pluie + chaleur étouffante sous le poncho. Etonnant. Au bout de quelques minutes la pluie cesse et on vire vite cet attirail, et trouve par le plus grand des hasards au même moment de l’eau potable bien fraîche à une pompe manuelle près d’une église. Rhaaa, ça fait du bien.
Avec tout ça le temps a bien passé et on part donc en quête du camping de Condrieu, repéré le midi sur mon téléphone. Nickel. 12 €, 3 étoiles, piscine dont on profite pour se délasser.
Opération réparation de panneau solaire : je shunte celui qui est mort comme je peux en torsadant des fils, mais il ne nous reste plus alors que 4 volts (initialement 3 panneaux de 2 volts en série). Hors pour recharger 2 piles il faut : 3 volts + 1 volt de marge + 1 volt bouffé par la diode qui empêche la pile de se décharger dans le panneau quand il n’y a plus de soleil.
J’ai des gros doutes : le volt de marge n’est pas totalement vital et les panneaux peuvent dépasser un peu les 2 volts quand le soleil cogne bien, mais ça me parait quand même sérieusement compromis.
Ce soir plâtrée de spaghettis soupe tomate. On maîtrise enfin le dosage : 2 paquets de 500 grammes font 5 fois... bref 2.5 repas par paquet (en 2 repas on s’explose le bide et 3 c’est un peu léger quand c’est le seul plat du repas).
Dans la série « voyager léger » on remarque un jeune couple de hollandais qui voyagent en voiture ont avec eux une petite table réservée à leur plaque 2 feux à gaz (+ casseroles et poêles standard) mais surtout... accrochez vous bien : une essoreuse à salade !!!