Jour 4 – mardi 13 juillet : Bishops -> Cambridge -> Willingham
COMPTEUR
DST : 67.62 km
TPS : 3h46
MOY : 17.97 km/h
MAX : 40.04 km/h
TOT : 152.41 km
Premier pliage de bivouac en moins de 2h, étonnant parce qu’on n’était pas spécialement frais au réveil. On reprend notre chemin le long de la rivière (dont on n’arrive pas à savoir le nom) en direction de Cambridge sous un temps chargé. On alterne entre petits chemins et routes. Les plateaux recraquent il est temps d’envisager un resserrage. Dans un élan d’idée, je cherche un truc dans nos outils qui pourrait un peu enserrer l’embout Torx, genre 2 baguettes un peu longues. Et là ô miracle en fait dans le multitool il y a 2 petites clés plates ayant un trou hexagonal presque de la taille de notre embout. Pas idéal mais ça permet déjà de serrer un peu plus sérieusement tout ça. J’en profite également pour passer le GPS sur mon guidon car en fait il a plus tendance à gêner Hélène que de l’aider (ça empêche le porte carte de se mettre bien comme il faut).
Pendant qu’on galère avec le tournevis pourri du multitool (qui se barre dans tous les sens) une camionnette se gare derrière le tandem. C’est Ian qui vient voir si on a besoin d’un coup de main. Il nous trouve un tournevis un peu mieux dans sa caisse à outils et resserre le support pendant qu’on discute. Il a une nièce qui vit à Paris mais ne parle pas un mot de Français. Il nous quitte sur un « have a safe journey » et nous poursuivons sous un temps alternant entre une petite bruine persistante et un « ah tiens en fait il ne pleut plus ».
On arrive sans encombre à Cambridge. En fait d’université c’est surtout un paquet conséquent d’écoles privées toutes dans des bâtiments anciens tous plus beaux les uns que les autres. L’architecture de la ville est impressionnante. Autant Londres est le paradis du neuf au pays du vieux, autant ici la ville s’est arrêtée au 14-15è siècle.
On visite un peu à vélo le nez en l’air en prenant les rues un peu au hasard selon l’inspiration et on se pose dans un grand Park pour déjeuner. Alors qu’on finit à peine nos nouilles chinoises sur un banc, la pluie devient sérieuse et on est obligés d’arrêter là le repas. Très frustrant. En plus avec le froid et un peu de vent ça n’est pas génial et la digestion s’annonce difficile.
On repart donc plein nord, la pluie reste supportable mais ne faiblit pas. Il n’est pas très tard mais on doit faire un choix : camping à quelques km et douche chaude ou poursuite jusqu’en fin d’après-midi et bivouac car plus de camping avant pas mal de kilomètres.
Vu le temps on choisit le camping qu’on se fait indiquer par une gentille bibliothécaire. Malgré un âge avancé elle nous sort son meilleur Google sur son ordinateur pour nous trouver l’adresse exacte et s’ils prennent bien les tentes (et pas seulement les caravanes) car elle a un doute.
Quelques km plus loin là douche nous attend. L’après-midi a été courte en vélo mais plus de 65 km c’est déjà très bien pour un second jour de pédalage sérieux. On y va progressivement pour ne pas brusquer la machine humaine, son fessier délicat et ses articulations sensibles.
On découvre des petites bestioles bizarres, des minis mouches avec une petite carapace noire. Elles adorent la tente vert pomme mais la délaissent dès lors qu’on étend le moindre morceau de linge blanc. Amusant. On s’amuse aussi beaucoup des douches et des lavabos anglais. Leurs douches ont des mitigeurs sophistiqués un peu incompréhensibles, mais des gros fils de mise à la terre pas très rassurants. Paradoxalement on s’attend un peu à prendre un court jus en touchant le robinet. Côté lavabos, là par contre le mitigeur ils ne connaissent pas et conservent donc les 2 robinets eau chaude / froide séparés. Super pratique pour se cramer les mains, d’ailleurs partout ils mettent des panneaux « attention, eau très chaude »… c’est débile, d’autant plus que dans les campings les bouchons de lavabos, salvateurs pour se faire une eau tiède acceptable ont tendance à disparaître lorsque la petite chainette qui les retient casse.