Jour 3 – lundi 12 juillet : Londres -> Bishops Stortford
COMPTEUR
DST : 53.92 km
TPS : 3h35
MOY : 15.04 km/h
MAX : 42.49 km/h
TOT : 84.79 km
Ce matin journée chargée : après un petit dej dans la chambre direction la Poste pour expédier en France nos 2 sacoches de vélo, quelques outils, le guide de Londres dans un carton qu’on avait prévu avant le départ et qui a (un peu) protégé le tandem au passage. On glisse quelques petits achats de Londres dans le colis et on s’acquitte des 56 livres de frais d’expédition. Gloups, c’est pourtant le moins cher. Elles vont finir par couter cher ces maudites sacoches !
On retourne à l’hôtel et on descend tout notre barda. On doit rendre la chambre avant 11h, on est dans les temps. On part en mode « plan précis » et une fois de plus je le recommande chaudement. Ca n’est pas facile de rouler dans une ville que l’on ne connait pas avec en plus la circulation à l’envers. Il vaut mieux ne pas trop avoir de questions à se poser sur l’itinéraire. J’avais donc prévu via Google Maps (plan et vue satellite pour vérifier) un itinéraire pour sortir de Londres en rejoignant le plus rapidement possible des zones calmes (parcs, rivières…) et imprimé tout ça en assez gros sur des feuilles A4.
On rejoint un canal et des pistes cyclables, parfait pour éviter les 2x2 voies.
On se rend compte qu’on a oublié le « frais » de notre pique nique sur le rebord de la fenêtre de l’hôtel, tant pis on trouvera autre chose à manger, pas le courage ni l’envie de faire demi tour.
On discute quelques minutes avec un couple de retraités qui reviennent de quelques jours en Ecosse (en voiture). Ils ont abandonné et sont rentrés car il pleuvait des trombes d’eau… gloups !
Au bout de 25 km on quitte le plat du canal pour prendre un peu d’altitude. Il fait bien chaud et on commence à avoir faim. On se pose dans un petit chemin pour déjeuner et se reposer. C’est calme, c’est agréable. Les moucherons volent en 8 sans but, les oiseaux nous font un concert, l’odeur du foin… c’est chouette.
Le temps se couvre mais se maintient. La température de 25°C est parfaite. On reprend en pleine montée, c’est assez vallonné. Quelques goutes mais qui n’iront pas au-delà. On enchaine les km sur une route un peu nationale puis et s’éloigne petit à petit de la banlieue. On commence à ressentir l’espace et la campagne entre les différentes villes.
Le tandem craque. D’habitude il attend la moitié du voyage, là c’est direct. On identifie rapidement l’origine du craquement, là encore c’est différent des fois précédentes. Le craquement ne se produit que lorsqu’on est sur le plateau du milieu… et en effet les vis qui tiennent ce plateau sont totalement desserrées. Ce sont les plateaux changés cette année pour diminuer la longueur globale de la transmission (avant : 54-42-30 dents, maintenant 46-38-24 : bien mieux car on a déjà inauguré le plus petit rapport). J’avais pourtant pensé serrer fort mais visiblement pas assez. Je m’arrête devant une boutique de vélos pour vérifier tout ça, et comme ça m’avait traversé l’esprit qu’on aurait pu avoir besoin de toucher à ces plateaux, j’ai pris avec moi l’embout Torx adapté (allez savoir pourquoi ils n’ont pas mis un embout Allen standard ! Ca aurait été trop simple et pratique !!!). Par contre si j’ai bien le petit embout, je n’ai aucune clé pour le maintenir… je pars donc à la recherche de quelque chose d’adapté dans la boutique. Le proprio n’est pas spécialement accueillant et tout ce qu’il me propose c’est d’acheter un multitool complet bien cher… on en a déjà un quasiment pareil on va pas s’alourdir d’un 2e. Tant pis… il n’a pas l’air disposé à me prêter une simple clé à molette qui ferait très bien l’affaire (et mon anglais pour « clé à molette » n’est pas terrible. Pour info c’est « spanner » (merci Google mais trop tard).
On essaye 50m plus loin dans une boutique d’accessoires et outils pour les voitures. Idem, rien. Tant pis. Je resserre du mieux que je peux à la main, pour certaines vis il était plus que grand tant on était à 2 doigts de les perdre !
On verra plus tard pour un serrage ultime. C’est déjà très bien, ça ne craque plus.
On s’arrête également dans un hôtel resto pour demander de l’eau dans notre poche de 5L et on part à la recherche d’un coin bivouac.
Première tentative à l’ouest de notre route, plus loin de la rivière pour éviter les moustiques… Rien de convainquant et on se retrouve finalement à longer la rivière sur plusieurs km. C’est royal mais il n’y a qu’un chemin de 2m de large… rien pour planter une tente. On poursuit donc encore quelques km avant de trouver un élargissement propice. Ce n’est pas totalement planqué mais assez tranquille, seuls les joggers et les passionnés d’aviron troublent le calme… ah aussi la route plus loin, les avions et parfois le train. On est à 50 km de Londres, ça n’est pas un trou perdu non plus.
Montage express de notre nouvelle tente, nickel. Petite infusion et on se pose pour profiter de l’instant… à l’abri des moustiques, à 5m de l’eau il ne faut pas trop en demander non plus.
Première journée très vélo, c’est un peu dur d’être totalement « dedans », on n’a pas encore les réflexes et habitudes, trouver et ranger le matériel, ressentir les besoins et envies de l’autre… Ca prend un peu de temps mais alors c’est magique d’être toute la journée en plein air, de se poser quand on est fatigué, de manger quand on a faim, bref de vivre à l’écoute de soi et au plaisir des rencontres.