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Tour d'Angleterre en tandem - été 2010


Jour 14 – Vendredi 23 juillet : Edimbourg -> Galashiels


COMPTEUR
DST : 65.74 km
TPS : 3h41
MOY : 17.8 km/h
MAX : 42.00 km/h
TOT : 875.81 km
Réveil 7h, étant donné l’heure de couché d’hier. Nuit froide pour tous les deux, pas glop. On plie tranquillement sous un temps plutôt beau puis on discute presque une heure avec nos voisins tourdemondistes. Trajet, matériel, avis divers, c’est très agréable d’échanger avec des gens dans le même esprit que nous, qui nous comprennent, qui partagent nos problématiques mais aussi notre désir d’avancer, de voyager.
Beaucoup de rencontres sont du type « mais vous êtes fous / vous avez bien du courage » et c’est donc sympa de ressentir des « c’est tout à fait faisable / n’hésitez pas à … »
On échange quelques adresses web puis on les laisse à leur petit déjeuner. Ils sont à leur troisième mois de leur périple et aujourd’hui grande première, ils prennent l’avion pour Oslo pas très rassurés des conditions dans lesquelles leur matériel va pouvoir voyager. Leur périple doit durer entre 2 et 3 ans dont une grosse pause au Québec pour travailler un peu. Congé sabbatique, bonne organisation, sponsoring, malgré le mauvais temps persistant du début de leur voyage ils ont l’air bien rôdés. On prend note et c’est rassurant de voir que ce genre de voyage est possible en famille.

On découvre au passage qu’un écureuil a cherché à rentrer dans notre tente, probablement attiré par l’odeur de la bouffe qu’on transporte. Il a fait des trous plus ou moins gros dans le tissu de la chambre de la tente et surtout réussi à arracher un des clips de fixation de la chambre aux arceaux. Ce n’est pas critique mais pas cool. Anne nous précise qu’elle en a vu un hier rentrer sous l’abside d’une tente et ressortir avec une orange ! Dingue quand on sait la taille d’un écureuil.

Edimbourg c'est aussi la mer Le Royaume Uni - le royaume de la mini Relief et vaches noires

On reprend donc notre trajet d’arrivée à Edimbourg en sens inverse, le long de la côté et un grand arc de cercle car même si on ne le voit pas sur les plans des zones à forte densité urbaine, mais il y a du relief même dans les villes, donc si on peut s’en passer, c’est tout bénef.
A la sortie de la ville, alors qu’on regarde la carte, un écossais sur un super vélo de rando flambant neuf nous aborde. On lui demande son avis sur les montagnes qui s’annoncent. Sans surprise il nous confirme : là c’est plus joli et plus calme mais c’est escarpé / là c’est l’A7, ça monte plus doucement mais c’est la route avec beaucoup de voitures. A nous de choisir. On va prendre la grande route, on n’est pas bien motivés par le relief. Il nous indique également tous les campings du trajet à venir, c’est super sympa. On discute chiffons, c'est-à-dire du super moyeu Rohloff qui équipe son vélo : c’est un moyeu intégrant une boîte de vitesse dans l’axe de la roue arrière, 1 seul plateau / 1 seul pignon, comme sur les vélib mais avec 14 vitesses au lieu de 3 et plus de 500% de variation entre les extrémités, c’est l’équivalent de passer du petit plateau/grand pignon au grand plateau/petit pignon d’un vtt mais de manière continue avec à chaque fois 13% de variation entre chaque vitesse. La Rolls des moyeux, a un prix exorbitant malheureusement. On reparle aussi des chaussures de vélo, lui roule pied nu dans des sandales pour pédales automatiques. C’est ce que je cherchais hier sans avoir trouvé. Lui aussi nous confirme que s’il pleut ben tant pis ça mouille les chaussures. Il nous conseille aussi le buff, tube de tissu polyester extensible, truc un peu à tout faire qui sert d’écharpe pour pas prendre froid dans le cou, de bonnet si besoin, de bandeau… on prend note.
Avec tout ça on n’avance pas beaucoup et quand on se pose dans un champ à 12h15 la faim au ventre on n’a pas fait 30 km ! Le temps est assez intriguant : alternance soleil de plomb qui fait regretter d’avoir la polaire et nuages noirs + vent frais qui donnent l’impression de passer de 30 à 15°C puis l’inverse en quelques minutes.
Le vent nous glace, mais dès qu’on a remis la polaire et le coupe vent on étouffe sous le soleil. Enfin c’est toujours bien plus agréable que la pluie.
L’après-midi le paysage est très différent mais vraiment spectaculaire : l’écosse des cartes postales : très vallonnée, des champs verts pétants qui contrastent avec le blé bien jaune, les moutons blancs, les vaches noires. Un petit ruisseau au fond de la vallée guide le passage de la route. Les nuages passent et font des zones d’ombres sur cette toile et mettent différentes zones en valeur. Un seul mot : splendide.

L'écosse des cartes postales En fin d’après-midi on rejoint Galashiels. On prend de l’eau pour le bivouac, on passe devant un Tesco : un grand supermarché. Rapide décision : allez puisqu’on passe pile poil devant autant en profiter plutôt que de faire des détours pour en chercher un demain ou après-demain. On ravitaille donc, ça sera mieux que dimanche. Des kilos en plus dans les sacoches on reprend notre route. Ce matin notre monsieur nous avait indiqué une courte piste cyclable à partir de Galashiels, on la prend. En fait c’est une petite route qui longe la rivière, et là THE lieu parfait pour le bivouac : un grand parc ouvert, le long de l’eau, superbement tondu, avec table de pique nique et quelques buissons pour se planquer un peu du passage. Le temps est superbe, c’est royal. On discute quelques minutes avec une dame qui nous rassure côté météo… normalement ça devrait rester moyen mais stable, mais nous propose d’aller sonner chez elle en cas de grosses intempéries. Elle hallucine de notre parcours, on lui parle un peu de Paris et de son côté elle nous indique quelques coins sympa aux alentours.
On dresse la table, le paréo en guise de nappe, lovely. Malheureusement le soleil disparait un peu vite derrière les arbres et la fraîcheur nous oblige à diner sous la tente.
On planche sur le trajet : la dame nous a suggéré un gros détour par la région des lacs qui est splendide puis de prendre le train ensuite pour rattraper notre retard et éviter Manchester-Liverpool qui n’est pas très sympa à vélo. L’idée est séduisante, mais la région en question est ultra vallonnée, en faire le tour serait trop long et côté train bien qu’elle semble confiante sur le fait qu’on puisse y mettre le tandem non démonté on n’a pas trop de certitudes. On préfère donc passer et s’en tenir à notre trajet initial. On frôle la région des lacs, on en aura un aperçu d’en bas et comme les calanques de l’est de Marseille, c’est très beau mais pas à faire en vélo. Il faut aussi savoir accepter ce genre de limites.
Bivouac au bord de l'eau Bivouac au bord de l'eau Les champs bien tondus c'est bien, mais notre tandem il déguste...