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Tour d'Angleterre en tandem - été 2010


Jour 25 – Mardi 3 août : Portsmouth -> Caudebec en Caux (France)


COMPTEUR
DST : 55.76 km
TPS : 2h57
MOY : 18.9 km/h
MAX : 50.1 km/h
TOT : 1712.66 km
Après une nuit royale dans un vrai lit on se prépare rapidement pour rejoindre le ferry. Petit thé dans la chambre (bouilloire, tasses et sachets à disposition) et rapide petit dej. Finalement on est plutôt en avance, c’est mieux dans ce sens, moins de stress. Le bateau c’est vraiment LE moyen de transport génial pour le vélo. Pas de démontage, pas de sacoches à la con, montée et descente ultra facile, vraiment agréable.
Tous les vélos sont regroupés donc tous les cyclotouristes. En effet qui dit traverser la Manche et quitter le pays dit forcément randonnée à vélo (à part si vous aimez faire 3 heures de traversée pour aller vous balader au Havre à vélo).
C’est marrant de voir les différents équipements : ça va des 2 jeunes en jean+t-shirt coton et sacoches pas étanches recouvertes d’un plastique à l’ultra routard : Rohloff, sandales à cales et maillot Paris-Brest à vélo sur le dos + bagages façon MUL.
On entreprend donc la traversée du « Channel » à 75 km/h de moyenne. Le ferry du matin c’est un bateau rapide (3h15) alors que celui du soir passe toute la nuit. Comme j’ai beaucoup de mal à dormir dans les transports on a privilégié cette solution. Ca speede bien, le temps est superbe, on bronze devant la vue panoramique sur l’océan. Hélène est heureuse comme une gamine, c’est l’effet bateau, c’est cool.

Voiture, piéton, vélo, moto, le charme du ferry c'est d'accepter tout le monde sans souci Cyclotouristes qui risquent de morfler : coton, rien d'impérméable... ils apprendront, petits scarabés... Port de Portsmouth

Notre coin pour 3h15 de traversée Notre vue pour les 3h15 de traversée Sortie de Portsmouth

On fait un petit bilan de l’Angleterre (sans ordre particulier et on oublie sûrement plein de choses) :

Positif :
Les paysages et les petites villes à taille humaine (Worcester, Cambridge par ex)
Les gens très charmants et supers accueillants. Certains nous avaient dit que les anglais avaient la réputation d’être froids, on ne l’a vraiment pas ressenti bien au contraire. Ils sont souvent venus vers nous, on a beaucoup discuté, ils nous ont toujours aidé avec le sourire, …
La bouffe (sisi). En consultation Hélène a beaucoup entendu « en Angleterre on mange mal ». Nos expériences de restos couplées à ce qu’on a pu trouver en supermarché nous ont démontré qu’il y avait beaucoup de bonnes choses à manger. En vrac :
Les petits gâteaux : mention spéciale pour les bourbons (genre de mini chocos full chocolat) et les digestives aux pépites de chocolats (paquet de 400 grammes chez Tesco, tient au corps mais addictif !). Les crackers salés sont aussi très appréciables comme apéro pendant qu’on prépare le diner.
Pas mal de petits pains assez variés, certes c’est plus proche de notre pain de mie (pas de croûte craquante comme une baguette) mais beaucoup de variations autour des farines complètes, aux céréales…
La cuisine des pubs, souvent fraîche, savoureuse et pas chère. Des soupes originales (bacon, brocolis, carotte…), des plats servis avec plusieurs accompagnements (pommes de terre, petits pois, champignons, tomates…) là où en France on a tendance à vous faire les gros yeux ou vous faire payer des suppléments. Ces même légumes cuits à la vapeur (la diététicienne apprécie) + sauce à part.
Dans les supermarchés, beaucoup de légumes et de fruits prêts à manger ou à cuisiner.
Le fromage n’est pas aussi insipide qu’on voudrait le faire croire. Déjà ils ont la bonne idée d’indiquer un niveau de « force » sur les emballages. On a donc mangé de l’excellent Cheddar « extra mature » et une pâte persillée (genre de « bleu » mais orange au lieu d’être blanc [c’est clair hein]) très originale.
Ah et forcément les chips aux goûts inattendus, même si on sent que ça tire un peu vers la surenchère entre les marques.

Partout des boutiques pour les organisations humanitaires : Oxfam, recherche contre le cancer… au lieu de faire appel à des dons gratuits c’est couplé à de la vente de produits divers : vêtements, crayons, mugs… on trouve que c’est une excellente idée.

Les feux routiers très souvent à détecteur de présence pour éviter d’attendre 3 plombes alors qu’il n’y a personne qui passe sur l’autre route + quasi systématiquement les boutons « appels » pour les piétons. Très pratique aussi le fait que le feu repasse à l'orange avant de passer au vert, parfait pour anticiper et faire un départ canon avant de se faire enfumer par les pots d'échappement des voitures.

L’entretien des jardins. Ce sont des dingues de la tondeuse. Ils tondent même quand l’herbe n’est pas haute, c’est toujours nickel et tiré à quatre épingles. Dans les petites villes ça donne un effet très agréable et très soigné.

Beaucoup de toilettes publiques dans toutes les villes, même petites. Ca nous a permis pas mal de ravitaillements car ils ne sont pas très cimetières fleuris, donc pas très robinets là-bas.

Beaucoup de boutiques « outdoor » assez pointues et pas simplement dans les villes les plus grandes. En France Décathlon (et Go-sport) ont tendance à tirer le niveau des produits vers le bas et le cheap. Ici pas vraiment de très grande enseigne ce qui laisse la place à beaucoup de petite boutiques avec du matériel de qualité et de marques réputées.


Négatif :
La pluie. On le savait avant de partir et on avait prévu l’équipement en conséquence, mais pour le moral ça n’est pas génial, ça rend la progression difficile et lente et beaucoup moins agréable. Ca complique aussi beaucoup le bivouac (mouiller les fringues sèches, faire sécher les fringues mouillées…). Malgré notre matériel ça ne s’est pas avéré suffisant pour nous maintenir au sec, un peu démoralisant.

Le froid aussi. En Ecosse on était limite niveau bivouac. Là encore on s’était renseigné et on ne s’attendait pas à des grosses chaleurs mais on n’a pas eu trop de marge. Surtout qu’avec l’humidité l’impression ressentie de froid est renforcée.

Le relief : beaucoup de surprises, notamment le long des côtes. Avant le départ on avait clairement identifié certains passages montagneux mais beaucoup d’autres inattendus se sont greffés sur notre passage.

Les voitures, je n’en rajouterai pas beaucoup plus par rapport à ce que j’ai écrit plus haut mais globalement beaucoup beaucoup de circulation, pas respectueuse des cyclistes et parfois pas de routes alternatives sur lesquelles éviter le trafic routier, toujours très présent et ce même très tôt le matin.
La mentalité très voiture aussi : concessionnaires par centaines, garagistes, stations de lavage, tuning… et visiblement pas des automobilistes très agréables quand on voit la quantité de panneaux routiers « ralentissez », « s’il vous plait faites attention »…, et de radars automatiques. Sur une route de 5 km entre 2 villes il peut y avoir 3 ou 4 radars sans souci.

La surveillance omniprésente, que ce soit dans les villes ou les entreprises les caméras pullulent. Ca dérive aussi beaucoup chez les particuliers : panneaux de lieu privé, interdiction de rentrer, caméras de surveillance aussi. Panneaux « surveillance de quartier » à l’entrée des lotissements…

La vie assez chère. Globalement ce qui coûte 1 € en France à tendance à coûter 1 £ en Angleterre.

Pas de signalétiques vers les grandes surfaces et autres magasins : il faut passer devant pour savoir qu’ils existent.

Etrangement assez peu d’éléments culturels : pas de librairies, de bibliothèques.

Les femmes vite rondes après leur première grossesse (effet pinte de bière ?)

Les points d’accès wifi, tous ultra verrouillés ou payant… très peu de connexion à squatter.


Sortie de Portsmouth Solei, mer, que demander de plus ? Arrivée sur le Havre

Allez, on sort... A faire des bilans, ça donne faim, on liquide donc nos dernières livres en thé, café et croissant. On voulait du plus consistant : pain confiture mais il n’y en a plus :-( Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas mangé de viennoiseries, c’est sympa aussi.
L’arrivée sur le Havre est moins sympa : barre d’immeubles, bof. La sortie du terminal est une simple formalité. Encore un avantage du bateau : on peut transporter tout ce qu’on veut : gaz, couteau et pas de scan aux rayons X et de bagages considérés comme trop encombrants.

Sortir du havre est simple mais pas spécialement chouette, c’est un peu glauque surtout à 13 heures en plein été où c’est totalement mort. On se pose le long de l’eau un peu après Harfleur pour déjeuner. Les canards sont de la partie mais le vent aussi. Il nous poussera à ne pas trop nous attarder, d’autant plus que les toilettes publiques sont fermées (cool). Néanmoins le vent nous pousse bien dans le dos une bonne partie de l’après-midi, c’est agréable car depuis Berwick il n’était plus trop à notre avantage.
On double deux cyclistes anglais qui étaient avec nous sur le ferry, c’est finalement assez logique, partis en même temps du Havre, il y a des chances pour qu’on fasse le même genre de trajet donc qu’on se retrouve. Hélène les reconnait à leur physique et moi à leurs vélos (tu sais le Kona vert à moyeu Rohloff :-)
On longe la Seine en enchainant deux ponts sympas : Tancarville puis Brotonne. On fait la course avec un porte conteneur mais il finit par nous distancer lors de notre ravitaillement en eau pour le bivouac.
On se pose un peu plus loin dans un champ un peu éloigné de la route, c’est calme, parfait pour la nuit.

Le long de la Seine Des cigognes Tancarville

Le long de la Seine Le blé est moissonné